Le ministre de l’Éducation a gagné son pari. Au terme de plusieurs semaines de tiraillement et d’incertitude, couronnées par un accord aux termes duquel les enseignants ont accepté d’assurer la surveillance des épreuves officielles, 61 000 élèves de troisième se sont présentés hier aux épreuves du brevet dans l’ensemble du pays, ainsi qu’au Ghana et à Qatar.
Dans ces deux pays, les épreuves (mathématiques et géographie) se sont tenues avec un écart horaire d’une heure, dans des salles spécialement aménagées des ambassades du Liban à Accra et Doha.
À Beyrouth, le ministre de l’Éducation, Élias Bou Saab, a effectué une grande tournée des centres d’examen, y compris de la salle d’examen spéciale aménagée dans le Centre Saint-Jude pour enfants cancéreux, relevant de l’hôpital de l’Université américaine. Il a également fait savoir que des épreuves en braille étaient disponibles afin que les étudiants malvoyants puissent passer les épreuves comme tout le monde.
M. Bou Saab s’est félicité du bon déroulement des examens, dont le mérite lui revient largement, et s’est assuré que les épreuves n’étaient pas « inutilement compliquées ».
La correction tributaire de la grille…
Le ministre a démenti que des « fuites » se soient produites et que les sujets des examens aient été publiés en ligne. « Nous avons comparé les sujets diffusés et ceux qui ont été posés, il n’en est rien », a-t-il dit.
M. Bou Saab a également démenti que des messageries instantanées sur les téléphones portables aient été utilisées à large échelle.
« Vous semblez plus anxieux que vos enfants, rassurez-vous, tout va bien », a-t-il lancé aux parents agglutinés aux grilles d’entrée des centres d’examen.
En milieu de matinée, trois cas de triche avaient été enregistrés.
S’exprimant sur la participation des enseignants à la surveillance des examens, M. Bou Saab a affirmé que « ces mêmes enseignants qui manifestaient sont ceux qui surveillent aujourd’hui les examens, et ils en sont satisfaits ». « Nous ne les délaisserons pas. Nous n’oublierons pas leurs revendications », a-t-il martelé, en allusion à l’épineux dossier du financement de la grille des salaires du secteur public. M. Bou Saab a précisé qu’il « ne fera plus pression » sur les enseignants, et que cette correction sera tributaire du vote au Parlement de la grille des salaires.