Mercredi soir, des jihadistes syriens ont ouvert le feu sur un poste de l’armée à Wadi Homeyed, dans le jurd de Ersal. Les miliciens ont tenté d’encercler la troupe afin d’entrer à nouveau à Ersal. Des combats ont alors suivi et l’armé a réussi à préserver son poste.
La situation ne s’est pas calmée avec la levée du jour. Hier dans la matinée, des affrontements ont notamment éclaté après qu’un véhicule militaire fut tombé dans une embuscade à Rahwa, également dans le jurd de Ersal.
Un soldat a été blessé et un autre est, depuis, « porté disparu », a précisé une source militaire, alors que la troupe a réussi à libérer quatre soldats.
Par centaines, les habitants de Ersal, pris de panique, ont fui la zone à bord de voitures et de camions.
Dans l’après-midi, l’armée a violemment bombardé des positions des jihadistes. Les armes se sont tues à Ersal vers 14 h 30 et un calme précaire régnait, hier en soirée, dans la localité et ses environs.
Des renforts ont été dépêchés sur place, avec des blindés, des transports de troupes et d’autres véhicules.
Dans un communiqué, la troupe a précisé que les combats ont éclaté lorsque, « vers 11h, un véhicule de l’armée à l’intérieur duquel se trouvait cinq militaires » est tombé dans une embuscade « de terroristes armés ».
« Des unités de la troupe ont alors lancé une attaque et ont pu sauver quatre militaires (…) un soldat est porté disparu et un autre a été blessé », ajoute le texte.
L’armée a aussi affirmé avoir détruit un « véhicule appartenant aux terroristes et équipé d’une mitrailleuse antiaérienne 23 mm » et qu’il y avait « des morts et des blessés » parmi eux.
Joint au téléphone par L’Orient-Le Jour, un habitant de Ersal a souligné que « depuis l’après midi, le calme régnait à nouveau dans le jurd ». Il a indiqué que « rien ne s’est passé dans les zones habitées de la localité et que contrairement à certaines rumeurs, il n’y a aucune présence de jihadistes dans Ersal », ajoutant que « les combats se sont déroulés dans le jurd de la localité ». Il a également fait état de « centaines d’habitants ayant fui Ersal par peur d’une intensification des combats ».
Par ailleurs, à Beyrouth, le commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, est entré en contact avec le Premier ministre Tammam Salam, durant le Conseil des ministres, pour informer les responsables présents de la situation à Ersal.
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Même si la situation a rapidement été contenue, les accrochages d’hier ont provoqué une série de réactions, notamment parmi les députés du bloc du Futur.
Ainsi, Samir Jisr, député de Tripoli, a appelé à « l’armement sans délai de la troupe car elle est la seule à assurer la sécurité du Liban ». Il a également souligné que « toutes les armes qui ne relèvent pas de l’armée constituent un projet de discorde au Liban ».
De son côté, le député Assem Araji a appelé à « soutenir la troupe en la pourvoyant en armes modernes qui l’aideraient à protéger la frontière ».
C’est également le dossier de la frontière qu’a évoqué le député Khaled Zahraman. Il a appelé à « protéger la frontière et à adopter la politique de distanciation ». « Pour y parvenir, selon lui, il est nécessaire que le Hezbollah se retire de Syrie. »
La troupe devrait recevoir aujourd’hui, vendredi, des armes et des munitions en provenance des États-Unis et cela dans le cadre du plan de Washington visant à soutenir l’armée libanaise.
En outre, des aides émiraties ont été distribuées, hier, à Baalbeck aux réfugiés syriens ayant fui Ersal au début du mois d’août après l’incendie qui avait détruit leur campement.