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Efforts sécuritaires et diplomatiques vont de pair pour faire face aux dangers

 

Le souci de maintenir la stabilité au Liban se traduit, d’abord sur le terrain, par une étroite coopération entre les services militaires et sécuritaires, appuyés par les renseignements fournis par des services occidentaux. Alors que les mesures prises hier ont résulté en grande partie des aveux du second kamikaze arrêté lors de la perquisition de l’hôtel Duroy, la traque de Mounzer al-Hassan, le fournisseur des ceintures explosives aux deux kamikazes de Raouché, se poursuivait. Il serait l’officier de liaison entre Daech, le Front al-Nosra et les kamikazes, selon les sources sécuritaires.

La vue du vaste déploiement militaire à l’entrée de la capitale, ainsi que l’acharnement des services à éviter de nouveaux attentats et la multiplication des mesures préventives (jusqu’au Liban-Sud) ont quelque peu apaisé les craintes des citoyens.

Le plan de lutte contre le terrorisme devrait même s’accompagner d’un autre projet, en cours d’examen avec les États concernés, pour renforcer le contrôle des frontières terrestres, selon des sources politiques citées par l’agence d’informations al-Markaziya. Le plan en question n’attendrait plus que le financement, celui notamment des tours de contrôle et des appareils de surveillance de pointe qui seront déployés et installés.

Cependant, des incidents ponctuels et isolés continuent d’avoir lieu, révélateurs surtout d’un malaise latent. D’abord, un incident révélateur des tensions grandissantes entre les réfugiés et leur communauté d’accueil : un Syrien armé a été tué hier et deux autres personnes des familles Hujeiry et Ezzeddine ont été blessées, lors d’un affrontement à coups de mitraillettes entre des Libanais et Syriens à Ersal, sur fond de partage de biens, ce qui a nécessité l’intervention d’une unité commune de l’armée et des FSI. Il faut noter à cet égard que l’idée de l’établissement de camps de réfugiés aux frontières a été officiellement avancée hier par le ministre des Affaires étrangères, devant les ambassadeurs des cinq États membres permanents du Conseil de sécurité. Mais l’idée a vite été rejetée par l’ambassadeur de Syrie, qui a dit parier sur le retour des réfugiés en Syrie. Une autre altercation a eu lieu à Beyrouth, trahissant une nouvelle fois les failles d’un système qui se prête à l’autosécurité : dans le quartier de Laylaké, régulièrement secoué par des vendettas familiales, des échanges de tirs ont fait deux blessés de la famille Zeayter. Des tirs ont même été dirigés contre l’armée, suivis de l’arrestation immédiate des auteurs.

Mais le significatif dans la gravité est la frustration ressentie par une partie de la rue sunnite : à Saïda, les accrochages se sont renouvelés hier dans les environs de la mosquée al-Arqam, entre des éléments armés et l’imam de la mosquée cheikh Khalil Solh. Celui-ci a été attaqué par deux Palestiniens, contestant l’affichage de pancartes à l’occasion du mois de ramadan. Les ulémas se sont réunis devant la mosquée appelant à ne pas « prendre les sunnites à la légère », et dénonçant « le retrait de l’armée du quartier ».

En fait, c’est par la modération et le dialogue que le Liban pourrait contrer la déliquescence sécuritaire et institutionnelle. C’est en tout cas l’objectif qui a motivé la relance des efforts diplomatiques, relayés par Bkerké, pour débloquer la présidentielle.

Le coordinateur des Nations unies au Liban, l’ambassadeur Derek Plumbly, qui avait été chargé dans ce cadre par les ambassadeurs des cinq États membres permanents du Conseil de sécurité d’effectuer une tournée auprès des leaders maronites, s’est rendu hier à Rabieh, avant son départ la semaine prochaine à New York. Les ambassadeurs des cinq puissances s’étaient réunis mercredi avec le patriarche maronite. Ce dernier pourrait également se rendre prochainement à Washington. Et dans la continuité de ses efforts pour la présidentielle, un émissaire du Vatican devrait arriver à Beyrouth la semaine prochaine, où il doit transmettre – argument d’autorité à qui veut bien l’entendre – l’inquiétude du Saint-Siège face au blocage flagrant de l’échéance. Selon l’agence d’informations al-Markaziya, cette visite ferait suite à une rencontre, qui s’est tenue à Rome, entre des responsables du Vatican et une délégation russe formée de hauts responsables, qui auraient promis de déployer les efforts nécessaires pour la présidentielle d’un pays qui reste le modèle de la modération dans une région en mutation. En attendant, quatre combattants du Hezbollah ont été tués en Syrie, « où ils accomplissaient leur devoir jihadiste ». On n’est pas donc encore sortis de l’auberge.