IMLebanon

Embrouillamini

Depuis que les barbus frisottés font joujou en Irak, c’est fou ce que les chaînes télé s’amusent au Liban. Tous les soirs c’est jus de crâne, avec en vedette un expert qui sait beaucoup de choses, qu’il faudrait connaître mieux que lui pour vérifier s’il n’est pas un âne.
L’heureux élu a généralement un boulot simplissime : bien embrouiller son verbiage pour lui donner un max de crédibilité. En effet, les simplets locaux sont toujours très impressionnés par les mouvements compliqués de pions sur les échiquiers et les conspirations de chancelleries. Il ne viendrait à personne, par exemple, l’idée toute bête que les populations arabes ne se gouvernent pas comme le ferait chez lui le roi des Belges. Que les Irakiens, les Syriens, les Égyptiens, les Libyens ne peuvent pas rouler en démocratie rien qu’en regardant faire les Anglais sur le petit écran. Qu’il a fallu aux Européens des centaines d’années de coups tordus, de massacres, de guerres de religions, avant qu’ils ne commencent à pontifier sur les droits de l’homme.
Petit flash-back : il y a 10 ans, Dobelyou Bush chassait Saddam le Tikriton, le « meilleur d’entre les affreux », qui gouvernait son pays à la schlague. Les ploucs du Middle West s’étaient donné la noble tâche de démocratiser ce caillou imbibé de pétrole et, au-delà, l’ensemble du Moyen-Orient. Toujours aussi visionnaires, les Américains ont commencé par donner les clés de l’Irak aux allumés iraniens par le biais de la majorité chiite. Et puis, retour de bâton ! La dictature chiite a fini par débéqueter les sunnites, qui ont accueilli à bras ouverts les orphelins de Ben Laden. Lequel pendant ce temps doit bien se marrer au fond de son aquarium marin au milieu de ses 70 vierges.
Au passage, les jihadistes ont croqué un morceau de Syrie, où ils s’amusent comme des fous à piller et massacrer. Faut dire que chez eux, c’est culturel. Ils te kidnappent et dépècent un mécréant en moins de temps qu’il n’en faut chez nous à Istiz Nabeuh pour caser un copain dans un ministère. En revanche, ils savent très bien manier le moulin à prières et fument Dieu directement sans filtre.
Et le tour est joué ! Pas besoin de calculs entortillés autour de la vitesse de la lumière et de la machine à remonter le temps. Aujourd’hui avec leur Printemps, les pays arabes font ça tout naturellement. En arrière toute :
1 000 ans tout rond…