BILLET
De mieux en mieux ! Ceux qui sont gangrénés par la politique ont perdu une semaine entière de turbin aux fins de résoudre une énigme planétaire : le Courant barbichu allait-il opérer un virage sur l’aile à 180 degrés, soutenir avec force cymbales et trompettes le Tsunamichel grognon, et larguer comme une chiffe molle Sleiman Le Franju ?
Alimenté par quelques torchons du Golfe, qui trouvent commode de conjecturer à propos du Liban plutôt que de se pencher sur les turpitudes de leurs roitelets maison, le suspense était intenable. Tellement d’ailleurs, que les partisans du Futuroscope local ont dû poireauter des journées entières, la bave aux commissures, avant que la baudruche ne se dégonfle et que les Hariri boys ne ramènent les turbulences à la case départ. Pour eux, c’est définitif : ce sera Le Franju ! Et en avant pour de nouvelles aventures…
Avec plus de deux années de vide à la tête de l’État, nous avons ainsi dépassé de loin le concept d’abus de pouvoir, un phénomène classique du voisinage, pour expérimenter en toute confiance l’abus de vacance du pouvoir…
Déjà, on peut s’amuser à compter le nombre d’ambassadeurs qui font tapisserie pour présenter leurs lettres de créance jaunies, à l’improbable président qui viendrait à éclore des neurones ramollis de nos chefs politiques. Sans oublier le projet de budget fantôme issu de la phosphorescence de Ali Hassan Khalil, bas de caisse d’Istiz Nabeuh et accessoirement ministre du Pognon. Un document constellé de chiffres en vue de projets publics virtuels et d’une seule rentrée orpheline, bien réelle celle-là, le racket des citoyens sous forme de taxes et impôts.
Mirage d’une gouvernance évaporée aussi fantasmée qu’insaisissable, qui ramène à l’esprit les films érotiques éthérés de Just Jaeckin. Et plus prosaïquement, la sexualité de Pépé et Mémé. L’époque où c’était souvent le truc dans la main, la main dans le truc, mais rarement le truc dans le truc…