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Hollande et Salman ben Abdel-Aziz donnent le feu vert à l’aide militaire au Liban

 

Élie MASBOUNGI

Le premier jour de la visite officielle en France du prince héritier d’Arabie saoudite, l’émir Salman ben Abdel Aziz, aura été marqué par des pourparlers franco-saoudiens à l’Élysée, suivis d’un dîner. Ce tête-à-tête au sujet duquel ni les services de l’Élysée ni l’ambassade saoudienne n’ont voulu communiquer, sinon pour annoncer la diffusion du discours présidentiel après le dîner.
Dans les milieux proches de la présidence française, on laisse entendre que Paris fonde de grands espoirs sur ces entretiens non seulement sur des dossiers bilatéraux politiques, économiques et culturels, mais aussi sur la question du terrorisme et des moyens qu’il faut mettre en œuvre à l’échelon arabe et mondial pour faire face à ce fléau.
Une initiative franco-saoudienne à ce sujet serait très prochainement lancée pour une conférence internationale dont l’objectif serait l’établissement d’une stratégie commune face aux mouvements terroristes, et en particulier Daech et d’autres groupuscules qui contrôlent de larges zones en Irak et en Syrie et qui menacent à court terme d’autres pays de la région, et à moyen et à long terme le monde entier.
Par ailleurs, parmi les non-dits, on peut affirmer que la rencontre Hollande-Salman abordera le dossier de l’aide franco-saoudienne à l’armée libanaise en vertu de l’accord de trois milliards de dollars qui connaîtra un début de concrétisation. C’est d’ailleurs ce qu’a affirmé il y a quelques jours seulement le chef de l’État français lors de son discours devant les ambassadeurs de France réunis à l’Élysée comme à chaque rentrée politique. Dans ce cadre, avant le dîner donné hier soir en l’honneur du prince Salman, le président Hollande a déclaré dans son discours que le Liban « a besoin lui aussi de sécurité au moment où il accueille des milliers de réfugiés ». « Alors nous avons convenu ensemble, l’Arabie saoudite et la France, d’aider le Liban à la condition aussi qu’il s’aide lui-même, pour sa propre sécurité », a ajouté le président Hollande.
Selon l’entourage du président français, l’accord de livraison d’armes au Liban « est en cours de finalisation ». « Le contrat sur ses principes est acquis, il manque pour le bouclage des éléments techniques. Cela devrait aboutir assez rapidement », a relevé l’entourage du président Hollande.
Plus explicitement, des milieux proches de l’Élysée ont communiqué hier à des parlementaires des informations selon lesquelles le carnet de commande présenté par le Liban est maintenant examiné en détail et que les entreprises d’armement et d’équipements militaires français savent désormais ce qu’elles doivent livrer et que plus rien ne s’oppose au démarrage des opérations de livraison.
La visite du prince Salman durera encore trois jours et comprendra une rencontre avec M. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, une réunion avec M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, et une conférence avec les membres du Medef. Jeudi, le n° 2 saoudien prononcera à l’Unesco un discours sur la sauvegarde du patrimoine culturel, à l’invitation de la directrice générale de l’organisation internationale, Mme Irina Bokova.