Terrorisme
Un homme accusé d’avoir décapité un soldat et de recruter des jihadistes pour l’État islamique (EI) a été arrêté hier lors d’un raid de l’armée au cours duquel trois hommes ont été tués.
« Une unité des renseignements militaires a mené un raid » dans un appartement habité par le jihadiste présumé Ahmad Salim Mikati à Assoun, dans la région de Denniyé, a ainsi indiqué l’armée dans un communiqué. Selon la chaîne de télévision LBCI, cet appartement a été loué depuis moins d’un mois sous prétexte qu’il servira de QG pour des chasseurs. Ses locataires auraient très peu circulé dans le pays et ils auraient profité de cet espace pour tourner la vidéo de désertion du soldat Abdel Kader Akoumi.
L’unité de l’armée a arrêté Mikati et son fils, accusés avec un neveu, identifié sous le nom de Bilal, d’« avoir décapité le sergent Ali el-Sayyed » à la périphérie de Ersal. Ali el-Sayyed faisait partie des dizaines de soldats et policiers enlevés à Ersal par trois groupes, dont l’EI, lors de combats début août. Ahmad Mikati « a récemment prêté allégeance à l’organisation terroriste Daech », a affirmé l’armée, ajoutant que le jihadiste présumé, connu sous les noms de Abou Bakr ou Abou el-Hoda, est « l’un des plus importants membres » de l’EI et recrute des Libanais pour rejoindre les jihadistes en Syrie. Des affrontements ont éclaté lors de ce raid, et « un soldat a été légèrement blessé, alors que trois hommes qui étaient présents dans l’appartement ont été tués », ajoute le communiqué.
Le déserteur Akoumi
En réalité, Ahmad Mikati, ou Abou el-Hoda, ne serait pas l’homme qui a décapité le soldat Sayyed. Celui qui a manié le sabre serait son neveu Bilal, qui s’était rendu avec cinq autres individus de Tripoli à la mi-septembre dans le jurd de Ersal afin de rejoindre l’EI. Selon des informations obtenues sur la base des résultats d’une enquête effectuée par les services de sécurité, Bilal Mikati aurait égorgé le soldat en présence du prénommé Mohammad el-Attar.
L’identité des morts n’a pas été précisée. Mais il semblerait, selon la MTV, que l’un des trois cadavres serait celui du soldat Akoumi, dont des effets personnels auraient été trouvés dans l’appartement de Assoun. Un autre cadavre serait celui de Adel Otari, selon la chaîne al-Manar, « accusé d’avoir commis des attentats à l’explosif contre des patrouilles de l’armée à Bohsas-Tripoli ».
Député de Denniyé, Ahmad Fatfat a souhaité que ces raids menés par l’armée « contribuent à asseoir la stabilité et la sécurité au Liban-Nord. Il n’y a pas de terreau fertile pour le terrorisme à Denniyé », a-t-il insisté, précisant que l’éparpillement non contrôlé des réfugiés syriens « a créé des problèmes sécuritaires difficiles à contenir ». Le député Fatfat a en revanche regretté que la façon de faire de certains officiers des renseignements soit parfois inique et malintentionnée. « Ils se comportent exactement comme le faisaient les renseignements syriens, et cela est très négatif », a-t-il déploré.