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Le boycott des examens officiels se précise

 

« Nous appelons tous les enseignants à s’abstenir de préparer, surveiller ou corriger les examens officiels », a déclaré hier le CCS.

Liban – Grille des salaires

Le Comité de coordination syndical (CCS) a annoncé hier ce que tout le monde craignait : une grève ouverte de l’ensemble du secteur public et le boycott des examens officiels qui doivent débuter le 7 juin, si la grille des salaires n’est pas approuvée avant cette date.

« Nous annonçons une grève générale ouverte dans l’ensemble du secteur public et le boycott des examens officiels à partir du 7 juin prochain », a indiqué hier le communiqué du Comité de coordination syndical (CCS), alors qu’aucune issue n’a encore été trouvée au dossier de la grille des salaires. « Cela fait trois ans que nous menons un combat digne et démocratique, qui a fini par rassembler plus de 100 000 personnes dans les rues de Beyrouth le 14 mai, pour réclamer, d’une seule voix, nos droits salariaux et sociaux, ce n’est pas maintenant que nous allons baisser les bras », a assuré le communiqué.

Dans les détails, le CCS a invité « tous les directeurs d’écoles et enseignants à ne pas recevoir les invitations à superviser les examens », ainsi que « tous les fonctionnaires à stopper tous les travaux de préparation des examens officiels ». « Vous êtes par ailleurs tous invités à manifester le 2 juin prochain devant les centres d’enseignement à partir de 10 heures », a poursuivi le communiqué. Un sit-in est prévu devant le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur le 6 juin à partir de 9 heures. Le CCS a également appelé à des assemblées générales et à des grèves dans les ministères et les administrations publiques de toutes les régions les 2, 3 et 4 juin. La grève générale et les possibles mesures d’escalade devraient débuter le 7 juin, date du début des examens officiels.
 

Rappelons que la dernière séance parlementaire qui devait être consacrée, le 27 mai, à l’étude de la grille avait été levée faute de quorum. Une prochaine séance est prévue le 10 juin. Le CCS avait rejeté le 7 mai le rapport de la sous-commission parlementaire présidée par le député Georges Adwan en charge de l’étude du financement de la grille des salaires, le qualifiant d’« insulte au peuple libanais et d’un coup contre l’union nationale ». Le CCS insiste par ailleurs sur une augmentation de 121 % des salaires des fonctionnaires et des enseignants du privé, avec un effet rétroactif à compter du 1er juillet 2012. Il demande l’annulation de tous les articles concernant les contractuels et demande à ce que des concours soient organisés pour les cadrer. Le CCS insiste par ailleurs sur la nécessité d’annuler les augmentations fiscales qui touchent les classes sociales les plus défavorisées et demande à ce que soient mises en places les taxes sur les bénéfices bancaires et immobiliers ainsi que sur les biens-fonds maritimes spoliés.

Les élèves pris en otages ?
Plus tôt dans la journée et à l’issue d’un entretien avec le Premier ministre Tammam Salam, le ministre de l’Éducation, Élias Bou Saab, avait fait part de son inquiétude quant à la tenue des examens officiels la semaine prochaine. « Environ 108 000 élèves doivent passer les examens officiels et ne peuvent pas être pris en otages à cause des crises sociales qui secouent le pays », a-t-il indiqué. Selon lui, « les demandes du CCS sont justes et nous devons œuvrer avec toutes les parties politiques à trouver une solution à ce dossier, a-t-il insisté. L’adoption de la grille est l’issue à la crise actuelle ».
 
Se montrant moins conciliant, le président du comité des enseignants contractuels du secondaire, Hamza Mansour, a affirmé qu’il s’opposait au boycott des examens officiels, « même si les demandes du CCS sont justes ». « Nous ne pouvons pas utiliser les élèves comme otages et les contraindre à vivre dans l’incertitude et le stress durant des semaines », a-t-il ajouté. « Prendre une telle décision est le comble d’un comportement égoïste et dictatorial et en tant que contractuels, nous sommes prêts à préparer les examens, à les surveiller et à les corriger », a conclu. Mansour.

Mais face à ces accusations, le CCS reste très ferme : « N’inversez pas les rôles, ce sont les responsables politiques qui nous ont menés vers l’escalade, le sort des examens officiels est lié à la décision des députés.