Les Émirats arabes unis ont décidé d’expulser au moins 70 Libanais, en majorité des chiites. Ces derniers ont été notifiés de quitter le territoire dans les prochaines 24 heures. Contacté en soirée, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a confirmé à L’Orient-Le Jour l’information, ainsi que le ministre du Tourisme, Michel Pharaon, qui croit savoir que parmi les personnes qui seront expulsées, 63 sont de la communauté chiite.
Selon le président du comité représentant les Libanais expulsés des Émirats, Hassan Lyan, il s’agirait de « 70 familles » et non personnes, ce qui équivaudrait à près de 150 personnes qui devront quitter le territoire émirati. Dans un entretien accordé à la LBC, il précise que les Émirats « n’ont jamais avancé les raisons de telles mesures » et a invité les autorités concernées à revenir sur leur décision, dont l’impact sera dramatique sur ces familles.
Personne ne connaît encore les raisons pour lesquelles ces ressortissants libanais vont être expulsés, les motifs pouvant être politiques ou sécuritaires entre autres.
Prié de commenter cette décision, M. Pharaon a estimé qu’à la lumière de « la profondeur des relations entre le Liban et les Émirats, il vaut mieux attendre de connaître les tenants et aboutissants de cette décision qui, pour l’heure, n’est pas claire, avant de prendre position et réagir ». M. Pharaon souligne qu’il y a près de 150 000 Libanais résidant au Qatar.
Le ministre, qui affirme avoir été sollicité récemment par des Libanais résidant à Bahreïn, affirme avoir rencontré ces derniers qui se sont plaints des mesures de surveillance draconiennes qui leur ont été imposées par le royaume, au lendemain surtout de la déclaration virulente du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à l’encontre des autorités bahreïnies. Le ministre explique que depuis, plusieurs Libanais ont confié avoir été interrogés par les services du royaume. Selon une source ministérielle, cette nouvelle mesure prise contre des Libanais ne peut être comprise que sous l’angle du « bras de fer sunnito-chiite dans la région ».
Ce n’est pas la première fois que des expatriés libanais font l’objet de mesures punitives dans des pays du Golfe. Déjà en 2011, Bahreïn avait décidé d’expulser plusieurs ressortissants libanais de confession chiite, « pour des raisons de sécurité », avant de revenir sur sa décision.
En juin 2013, 18 Libanais sont expulsés du Qatar, après une décision du Conseil de coopération du Golfe prévoyant des sanctions contre les « membres » du Hezbollah résidant dans les monarchies pétrolières. Le CCG avait pris cette décision le 10 juin en riposte à la « flagrante intervention du Hezbollah dans la crise syrienne ».