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Les examens officiels reportés jusqu’au 12, Bou Saab promet une solution sans précédent en cas de blocage

 

L’armée et les forces de sécurité pourraient être invitées à organiser les épreuves.

Les examens officiels, dont les épreuves doivent commencer le 7 juin avec le brevet, seront reportés de cinq jours, alors que tout accord semble impossible entre les autorités et les enseignants, dans la crise liée à l’adoption de la grille des salaires. C’est lors d’une conférence de presse que le ministre de l’Éducation, Élias Bou Saab, a annoncé hier cette mesure parmi trois options. Et ce pour faire face à la menace du Comité de coordination syndical (CCS) de recourir à une grève ouverte et de boycotter les examens officiels, au cas où l’échelle des salaires ne serait
pas adoptée d’ici au 7 juin. La première option est d’ores et déjà écartée, puisqu’elle envisage la tenue des examens à la date prévue après l’adoption de la grille.
Le ministre a assuré qu’il n’y aura pas de nouveau report, si les épreuves ne se déroulent pas le 12 juin. En cas de non-adoption de la grille des salaires lors de la séance parlementaire du 10 juin courant, et d’échec des négociations avec le CCS, il envisagera alors une troisième option. « Une option sans précédent, différente de l’option adoptée en 2010, qui préserve l’intérêt des élèves et des parents, et qui sauve l’année scolaire », a-t-il promis, sans donner davantage d’explications.
Il s’est contenté d’assurer le CCS et les enseignants de son soutien à leurs revendications, et pense surtout aux élèves de terminale, « qui se préparent à intégrer les universités ». Il semble hors de question d’annuler les examens ou même de délivrer des attestations aux élèves. M. Bou Saab pourrait en revanche faire appel aux institutions militaires et sécuritaires pour mener à bien la tâche des examens officiels.
C’est à l’issue d’une rencontre avec le CCS que le ministre de l’Éducation a tenu cette conférence de presse. Il a indiqué avoir passé en revue avec les représentants syndicaux les différentes solutions possibles, parmi lesquelles « l’octroi progressif des échelons, si les hommes politiques et le CCS se mettent d’accord sur la question ». Mais le porte-parole du CCS, Hanna Gharib, n’a pas mâché ses mots. « Nous attendons depuis trois ans. Nous voulons la grille des salaires dans sa totalité et le bon déroulement des examens », a-t-il dit, insistant pour que soit accordée aux enseignants « l’augmentation de salaires de 121 % ».
Du côté des enseignants, la mobilisation n’a pas faibli, à Beyrouth, au Nord, à Zahlé ou dans le Mont-Liban. Le CCS a observé des sit-in dans l’ensemble des mohafazats du pays, devant les centres de distribution des missions aux enseignants, aux examinateurs et aux surveillants d’examens. Il a assuré que les examens officiels n’auront pas lieu si l’échelle des salaires n’est pas adoptée dans sa totalité. « L’État sera paralysé dès le 7 juin prochain », a-t-il assuré, invitant à la grève le 6 juin, devant le ministère de l’Éducation. « On nous accuse de prendre les élèves en otages, mais c’est le pays tout entier que vous prenez en otage », a assené Hanna Gharib à l’ensemble de la classe politique, tout en mettant en garde contre « l’annulation du brevet, qui est une ligne rouge ».
À Zahlé, la mobilisation a réuni devant le Sérail les enseignants et les fonctionnaires. Elle a vu notamment la participation du président de la Ligue des fonctionnaires du secteur public, Mahmoud Haïdar. Les participants ont fait part de leur « refus de la modification des horaires de travail ou des coupes dans les indemnités ».
Mais l’Union des écoles privées du Liban, dont les représentants ont été reçus par le ministre de l’Éducation, a insisté dans un communiqué sur « la nécessité du bon déroulement des épreuves officielles, malgré les difficultés ». L’institution a invité les autorités et le ministère de l’Éducation « à prendre leurs responsabilités dans ce sens ». Elle a mis en garde contre « l’atteinte au secteur de l’éducation » et regretté que « les élèves soient otages » des revendications salariales.