Confortés dans leur narcissisme et persuadés que la planète entière tourne autour de leur nombril, les Libanais bas du plafond se frottent la panse depuis la signature de l’accord sur le nucléaire iranien, convaincus que leur pays a été l’unique enjeu du pince-fesse de Vienne.
Lassés de voir leurs chefs leur pomper l’air en moulinant la même purée, au milieu d’un cercle vicelard dont ils cherchent en vain à forcer la quadrature, les simplets locaux croient échapper à cet échantillon géométrique raté en donnant un avis définitif sur ce qu’il va se passer maintenant au Liban. Faut savoir que le Koullouna de base a un solide penchant pour les certitudes préfabriquées. Le bon sens, la cohérence des idées, ce n’est pas sa tasse de thé. En revanche, il est toujours très impressionné par les mouvements compliqués de pions sur les échiquiers et les conspirations de chancelleries.
Ainsi, les moins ahuris croient mordicus que la présidentielle ne sera plus désormais qu’une formalité et sera réglée en deux ou trois tours de cuillers à pot, maintenant qu’Occidentaux et mollahs de Téhéran se pelotent ouvertement. Quant aux plus atteints, ils sont prêts à parier le bandage herniaire de leur grand-mère que les Iraniens vont ramener fissa de Syrie le parti des mille et une barbes, dont les combattants iront s’ébrouer dans les campagnes verdoyantes de la Békaa et du Liban-Sud. Sans oublier les paranos qui se voient déjà pantalon sur les chevilles devant un régiment de pasdaran.
Ce n’est pas fini, car le reste coulera de source. On nous expliquera aussi l’impact du gel de l’enrichissement d’uranium en Iran sur l’appauvrissement au Liban, le service de la dette et les montants compensatoires ; ainsi que l’influence qu’aura l’ouverture du marché pétrolier au brut iranien sur la composition chimique des barils d’explosifs lancés par le Tyranneau de Damas sur sa propre population.
Les analyses sont musclées, le raisonnement est imparable. Plus il y a d’abrutis, moins il y a de gens pour s’en apercevoir…