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Mouïn Merhebi : « Pas question de négocier avec un régime criminel »

 

Yara ABI AKL | OLJ

 

Le raid de l’armée vendredi dans des camps de réfugiés syriens dans le jurd de Ersal, au cours duquel cinq kamikazes se sont fait exploser, tuant une fillette et blessant plusieurs soldats, a remis sur la table le dossier de la présence massive des réfugiés syriens sur le territoire libanais. D’autant que des protagonistes gravitant dans l’orbite du 8 Mars, dont notamment le Hezbollah, sont revenus à la charge, plaidant pour des négociations avec le régime syrien pour résoudre ce dossier. Une proposition que l’écrasante majorité des composantes gouvernementales – notamment le courant du Futur – refuse catégoriquement. À ce sujet, Mouïn Merhebi, ministre d’État pour les Affaires des réfugiés, répond aux questions de L’Orient-Le Jour.

Comment évaluez-vous le raid de l’armée à Ersal, à l’heure où resurgissent les craintes d’infiltration de terroristes parmi les réfugiés syriens ?

L’armée a courageusement effectué cette opération et a sauvé le Liban d’un massacre. Nous la remercions et saluons les soldats blessés, d’autant qu’elle accomplit son devoir de protéger les citoyens.

Pour ce qui est des réfugiés, je crois que s’ils devaient céder au désespoir, au vu – naturellement – de leurs conditions de vie, nous aurions vu plein de terroristes.

Que pensez-vous des appels du cheikh Naïm Kassem à un dialogue avec le régime de Bachar el-Assad au sujet du retour des réfugiés ?

Le Hezbollah tente d’exploiter le problème des réfugiés pour revitaliser le régime syrien, en plaidant pour des négociations avec lui. Il s’agit d’un régime criminel et meurtrier qui a démoli le Liban. Sans oublier que plusieurs de ses alliés libanais ont été victimes de sa cruauté. Est-il possible de croire qu’un régime qui détient toujours des milliers de Libanais, et qui a démoli la Syrie et tué son peuple, protégera des réfugiés ? Il n’est pas question de négocier avec un régime criminel.

Mais il y a un autre point important : le Liban est membre fondateur de l’ONU. Ainsi, il respecte toutes ses décisions et déclarations concernant les réfugiés, dont le retour à des zones sécurisées. De même, l’ONU est la seule instance capable de plaider pour la cause du Liban dans ce domaine.

Que fait votre ministère pour contribuer à résoudre la crise des réfugiés ?

En tant que ministère d’État chargé d’un dossier aussi épineux, nous devons coordonner avec les autres ministères (à l’instar de l’Éducation, de la Santé, des Affaires sociales) pour venir en aide aux réfugiés syriens.

Sur un autre plan, nous travaillons quotidiennement avec le Haut-Commissariat des réfugiés au sujet du retour des réfugiés. Sachant que ce sont tous ceux qui ont entravé (ou interdit) l’établissement des camps de réfugiés (depuis 2011) qui ont fait aboutir les choses à leur état actuel.