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Nasrallah révèle des “canaux de négociations” avec l’EI en territoire syrien

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a révélé jeudi soir que des négociations ont lieu entre les autorités syriennes et le groupe État islamique à la demande des combattants de l’EI, parallèlement à la bataille qui se déroule dans le jurd. Des négociations qui comprennent notamment la libération des militaires libanais otages de l’EI, et pour lesquelles, a souligné le leader chiite, une “coopération officielle et une demande officielle (de la part du Liban) à Damas” sont nécessaires.

Le terrain

Le leader chiite a affirmé que l’objectif de la bataille dans le jurd est, “du côté libanais, d’éliminer toute présence du groupe État islamique, de sécuriser totalement les frontières libano-syriennes, et de connaître le sort des militaires libanais retenus en otage par l’EI (depuis août 2014)”. “Du côté syrien, l’objectif de la bataille est d’éliminer la présence de l’EI dans le Qalamoun afin que l’axe Damas-Homs soit sécurisé”, a-t-il ajouté, précisant que “lorsque l’armée libanaise a annoncé le début de son opération “L’aube des jurds”, l’armée syrienne et le Hezbollah ont déclenché leurs opérations du côté syrien”.

“Ce qui a été réalisé des deux cotés (libanais et syrien) dans la guerre contre l’EI est très important”, a-t-il affirmé en reconnaissant que l’armée libanaise “a effectué un travail minutieux ces derniers jours avec un coût humain et matériel minimes”.

Selon Hassan Nasrallah, “du côté libanais, l’armée a libéré 100 km², la résistance 20 km² et il reste 20 autres sous la responsabilité des troupes libanaises”. “Du côté syrien, la résistance a récupéré 270 km² et il reste environ 40 km²”, a-t-il ajouté précisant qu’actuellement, “les éléments armés de l’EI sont encerclés au milieu de la zone d’opérations : 20 km² sur le territoire libanais et  40 km² sur le territoire syrien”.

Les négociations

Le leader chiite a en outre affirmé que les combattants de l’EI souhaitent qu’un accord soit conclu (pour un cessez-le-feu). “Mais selon nos informations le commandement de l’EI préfère que ses combattants meurent plutôt qu’ils évacuent la zone”, a-t-il poursuivi. “En face, la situation psychologique et morale est excellente du côté des armées libanaise et syrienne, ainsi que du Hezbollah. Tous les facteurs d’une victoire sont réunis, ce n’est plus qu’une question de temps”, a-t-il ajouté.

Hassan Nasrallah a dans ce contexte révélé que “des canaux de négociations avec le groupe EI ont été ouverts à l’intérieur du territoire syrien”. “Le leadership syrien a accepté de négocier et l’armée syrienne et le Hezbollah tiennent au fait que le premier point de négociations avec l’EI soit celui des militaires otages”, a-t-il révélé avant de lâcher : “Nous ne nous comportons pas comme s’il y avait deux parties mais comme s’il y en avait une seule, contrairement à certains au Liban”.

“Les autorités syriennes réagiront favorablement à tout accord avec l’EI mais la condition du côté syrien est qu’il y ait une coopération officielle et une demande officielle (de la part du Liban) à Damas, a affirmé Hassan Nasrallah. Nous négocions pour atteindre les objectifs que nous avons placés mais je pense que nous allons vers un règlement militaire en raison de la mentalité du commandement de l’EI à l’étranger au moment où l’EI dans le jurd veut un accord”.

Le triptyque armée-peuple-résistance et l’armée syrienne

“Au peuple Libanais je dis : vous vous dirigez vers une grande victoire”, a lancé Hassan Nasrallah. Il a ensuite relevé certaines “erreurs” de la part de médias libanais. “Toutes les chaînes de télévision ont traité avec grande responsabilité et sentiment national la bataille du jurd de Ersal à l’exception de la Future TV, a-t-il accusé. L’ambassade des États-Unis a menacé certains médias en raison de leur sympathie avec le Hezbollah. Cela dérange l’administration américaine et l’ambassade des États-Unis que la résistance apparaisse forte, qu’elle soit perçue comme celle qui élimine les organisations terroristes créées par Washington et celle qui protège les Libanais”. “Il va de l’intérêt du Liban que certains médias locaux se comportent avec éthique”, a-t-il affirmé.

“La grande réalisation qui a été accomplie jusque là est le résultat du triptyque armée-peuple-résistance, auquel on ajoute l’armée syrienne”, a dit Hassan Nasrallah.  “La libération du 25 mai 2000 était la première et la prochaine victoire dans le jurd sera la deuxième libération. Il faut apprécier ces victoires”, a-t-il conclu.