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Séance plénière, lundi, pour plancher sur la grille des salaires

Le président de la Chambre, Nabih Berry, a convoqué les députés à une séance plénière lundi, avec à l’ordre du jour les projets de loi concernant la grille des salaires et les impôts qui devraient permettre de la financer. Face à la possibilité de voir la grille des salaires se volatiliser, les enseignants du secteur privé et la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL) menacent de recourir une nouvelle fois à la rue.
Lors de la séance de lundi, les députés devront uniquement se pencher sur trois projets de loi relatifs à la grille des salaires dans le secteur public et son financement.
Le premier projet prévoit la suspension temporaire de la mise en application de la nouvelle échelle des salaires, ce qui a provoqué la colère des syndicats qui ont menacé d’un recours à l’escalade. La semaine dernière, le gouvernement avait décidé que la loi n° 46 sur la nouvelle grille serait mise en application pour le mois d’octobre, avant d’être suspendue le temps que le nouveau projet de loi sur les impôts et les taxes visant à la financer soit voté par la Chambre.
Le deuxième projet de loi devant être discuté lundi concerne les impôts censés financer la grille des salaires, alors que le troisième prévoit l’ajout d’articles au projet du budget 2017.

Le budget
Par ailleurs, le chef du législatif a reçu hier le rapport final sur le projet de budget pour l’année courante, présenté par la commission parlementaire des Finances présidée par le député Ibrahim Kanaan.
« Le rapport final de la commission des Finances sur le projet de budget 2017 est entre les mains du Parlement, et demain je m’exprimerai à midi depuis le siège de la Chambre au sujet de tous les détails » de ce rapport, a expliqué Ibrahim Kanaan, lors d’un point de presse à l’issue d’un entretien à Aïn el-Tiné avec Nabih Berry. « Il s’agit d’un exploit pour la commission des Finances (…), surtout à la lumière des luttes politiques qui avaient un impact négatif sur notre travail », a souligné le député. « J’ai obtenu de M. Berry tout son soutien », a-t-il ajouté.
Le Liban n’a plus voté de budget depuis 2005. Et alors que l’année courante touche à sa fin, le Parlement n’a toujours pas adopté le projet de budget 2017.
Ibrahim Kanaan a enfin insisté sur l’importance de la clôture des comptes des années précédentes. « Il ne peut y avoir d’aval pour des clôtures de comptes viciées », a-t-il insisté.

« Réglez ce dilemme »
Le président de la CGTL, Béchara Asmar, a pour sa part dénoncé, lors d’une conférence de presse, « un projet de loi pour des impôts aux contours flous, qui touche l’ouvrier, le salarié et le pauvre, et les oblige à accepter la situation, car à défaut la grille des salaires risquerait d’être remise en question ». « Cette grille des salaires met les personnes qui en bénéficient face à face avec les employés du secteur privé qui sont obligés de la financer sans bénéficier d’une réelle correction de leurs salaires », a-t-il dit.
S’adressant au gouvernement et au Parlement, notamment au chef du législatif, M. Asmar leur a demandé « de régler ce dilemme afin de ne pas se retrouver avec une loi qui se jouera de la grille des salaires ou qui portera préjudice aux personnes aux revenus limités par l’imposition d’impôts injustes, dont la TVA ». Il a en outre menacé de déclarer la grève et de recourir à la rue si la grille des salaires n’est pas respectée.
C’est dans ce cadre que l’Union des établissements scolaires privés s’est réunie hier avec le ministre de l’Éducation, Marwan Hamadé. Les discussions ont porté sur « la gestion de l’augmentation des frais de scolarité de manière équitable ». D’autres réunions auront lieu bientôt sur ce plan pour parvenir à une solution au niveau de ce dossier.
Par ailleurs, l’on apprenait que la ligue des enseignants du secondaire a décidé de reporter sa grève ouverte, « à condition que la grille des salaires soit versée régulièrement et non pas un seul mois ».
Le syndicat des enseignants a, quant à lui, dénoncé, lors d’une conférence de presse tenue hier, les écoles privées qui s’abstiendraient de respecter la grille des salaires. Le président du syndicat, Rodolphe Ayoub, a annoncé sa volonté de dialoguer avec l’Union des établissements scolaires si cette dernière renonce à sa demande d’exclure les enseignants du privé de la grille des salaires.
Le député Ammar Houri (Futur) a pour sa part annoncé, lors d’une intervention à la Voix du Liban 93.3, que les salaires d’octobre seront payés selon la nouvelle grille des salaires et qu’il n’y aura « pas de retour en arrière ».