Un regain de tension sociale est normalement attendu, à partir de lundi, avec la réunion parlementaire qui doit se prononcer sur les trois projets de loi envoyés par le gouvernement portant sur l’amendement de la loi sur les taxes et impôts revue et corrigée par le Conseil constitutionnel, le vote du budget 2017 en l’absence d’un bilan comptable pour 2016 et la suspension provisoire de la loi sur la nouvelle grille des salaires dans le secteur public, en attendant que son financement soit assuré.
En effet, le syndicat des transports routiers de Bassam Tleiss, proche de Nabih Berry, a annoncé hier qu’il observerait, en coordination avec la CGTL, qui gravite également dans l’orbite du président de la Chambre, une grève générale à partir de lundi, à l’appui d’une série de revendications qui va de la répression des plaques noires travaillant comme taxis à l’application de la loi sur la nouvelle grille des salaires sans remise en question des droits acquis.
De toute évidence, le mouvement vise essentiellement à mettre en garde contre toute remise en cause du paiement des salaires suivant les nouveaux barèmes, telle que le Parlement pourrait la voter lundi.
Il n’est pas impossible que le comité de coordination syndicale, dont les fers de lance sont les ligues d’enseignants, emboîte le pas aux syndicats, dans un effort pour obtenir que la loi sur la suspension provisoire du paiement des salaires selon les nouveaux barèmes soit mise en échec, sans que la nouvelle grille des salaires soit remise en question. L’enjeu de ce bras de fer serait d’infléchir la politique fiscale du gouvernement et de refuser de baisser les bras sur le sujet.
Dans cette lutte, les syndicats et ligues sont assurés d’avoir le parti Kataëb de leur côté, ce dernier ayant annoncé qu’il ne se tairait pas, lundi, mais continuerait de contester les justifications avancées pour augmenter les taxes et impôts, alors que l’arrêt de la dilapidation des fonds publics et les impôts sur les biens-fonds maritimes pourraient faire l’affaire.
Rivalités
Sur un autre plan, il semble de plus en plus clair que la tension apparue entre le parti Kataëb et les Forces libanaises prend une dimension plus personnelle qu’idéologique. Mais, soutiennent les observateurs, cette tension est condamnée à se résorber à mesure que la date des prochaines élections législatives approche, pour être remplacée par la rivalité entre les Forces libanaises et le Courant patriotique libre, les deux parrains de l’entente qui a rendu possible l’élection présidentielle, mais dont les intérêts électoraux viendraient contredire l’entente politique.
Notons qu’après la visite remarquée du chef des Forces libanaises, Samir Geagea, en Arabie saoudite, ce dernier, accompagné de son épouse Sethrida, a pris l’avion hier pour les Émirats arabes unis. De son côté, le chef de l’Église maronite, le patriarche Raï, s’est envolé hier pour Rome, où il doit participer aux réunions de la congrégation des Églises orientales, avant de se rendre en visite pastorale aux États-Unis, jusqu’à la fin du mois.