C’est un Saad Hariri en verve et décomplexé qui est apparu hier sur la LBCI pour annoncer qu’il s’attend à une percée au niveau de la présidentielle pour le mois d’avril. Se basant sur le nombre de députés qui ont fait acte de présence à la 35e séance de la Chambre consacrée à l’élection d’un nouveau chef de l’État (72 sur 128), M. Hariri a affirmé que le quorum des deux tiers des membres, nécessaire pour l’ouverture de la session (86 députés), pourrait être atteint soit à la 36e session, soit au plus tard à la 37e, en avril. « Mais pas le 1er avril », a-t-il ajouté tout sourire.
- Hariri est apparu particulièrement ouvert à tous les contacts qui conduiraient à un déblocage de la situation interne, « dans l’intérêt du Liban et des Libanais ». Il s’est dit « prêt à rencontrer Hassan Nasrallah », pour peu que l’objet de la rencontre soit l’élection présidentielle.
« Les politiciens libanais ne peuvent continuer à confisquer la volonté de leur peuple. Laisser le Liban tel quel, c’est l’exposer au danger », a-t-il martelé. « J’invite Hassan Nasrallah à faire comme moi, à rentrer (politiquement) au Liban », a-t-il lancé, critiquant les équipées du Hezbollah en dehors du territoire libanais, que ce soit en Syrie ou au Yémen.
« Comment peut-il me demander de le défendre, quand il a agi sans mon consentement » ? s’est-il exclamé. « Mais que le Hezbollah se décide à lancer une action de libération du territoire libanais occupé par Israël, et il verra que nous serons tous derrière lui. Mais peut-il me convaincre que ce qu’il fait au Yémen est dans l’intérêt du Liban ? »
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« La Constitution n’est pas un jouet », a affirmé encore le chef du courant du Futur, elle doit être respectée en tous temps. Et de critiquer, comme il l’a déjà fait auparavant, ceux qui estiment de leur droit de boycotter les réunions à la Chambre consacrées à l’élection d’un président, en rappelant que cela fait 21 mois que le Liban est sans président.
« Je ne m’explique pas ce vide, sinon par le fait qu’il est voulu et sciemment entretenu », a-t-il avancé avant d’affirmer que « songer à une constituante, c’est engager le Liban dans une situation encore plus incertaine que celle dans laquelle il se trouve, c’est l’engager dans l’inconnu ».
Il n’y a plus de raison pour boycotter ces séances, a-t-il enchaîné, en insistant sur le fait que les deux candidats à la présidence, Michel Aoun et Sleiman Frangié, appartiennent au 8 Mars. « Et qu’on ne pense pas une seconde que j’apporterai une quelconque voix à Michel Aoun, en cas de vote », a insisté le chef du courant du Futur, précisant qu’il avait transmis ce message à Gebran Bassil dans les termes les plus clairs.
Au sujet de la Syrie, M. Hariri s’est déclaré convaincu que Bachar el-Assad est un homme fini, mais a affirmé ne pas croire à une solution fédérale du problème syrien, « bien que cette question agit comme un euphorisant sur certains Libanais ».