Accueillant au Grand Sérail le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, arrivé un peu plus tôt au Liban pour une visite de 24 heures, le Premier ministre Tammam Salam a formulé l’espoir que l’accord sur le nucléaire avec l’Iran entraîne, par contagion, des répercussions positives sur la région et le Liban. Il a notamment demandé à Téhéran d’aider discrètement à hâter l’élection d’un nouveau président de la République, grâce à une formule gagnant-gagnant qui ménagerait toutes les parties prenantes. Pour sa part, M. Zarif s’est félicité de l’amélioration des conditions de sécurité au Liban.
Diplomatie
Le Premier ministre Tammam Salam a évoqué avec le ministre iranien des Affaires étrangères la question de la vacance présidentielle et a saisi l’occasion pour lui demander d’accélérer cette échéance.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a entamé hier sa visite officielle au Liban, prévue pour 24 heures, et durant laquelle il doit rencontrer de hauts responsables libanais ainsi que des représentants des factions palestiniennes. Il s’agit de la première visite du responsable iranien depuis l’accord sur le nucléaire entre l’Iran et les pays des 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) ; elle s’inscrit dans le cadre d’une tournée dans la région, qui englobera la Syrie, le Pakistan et l’Inde.
À son arrivée à l’aéroport Rafic Hariri, le chef de la diplomatie iranienne, accompagné de son conseiller pour les affaires du Moyen-Orient, Amir Abdel Lehyan, a été accueilli par le représentant du président de la Chambre, Nabih Berry, le député Hani Kobeissi, le représentant du ministre des Affaires Gebran Bassil, l’ambassadeur Saad Zakhia, ainsi que par l’ambassadeur d’Iran au Liban, Mohammad Fateh Ali, et le représentant du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, le député Hussein Hajj Hassan. Étaient également présents, Bilal Farhat et Nawwar Sahili, députés du Hezbollah.
Dans une déclaration succincte accordée à la presse depuis le salon d’honneur de l’aéroport, le responsable iranien a d’emblée salué « ce pays du dialogue et de la résistance, exemple de la coexistence entre les différentes communautés », exprimant son souhait de « rencontrer les responsables libanais afin de discuter avec eux de la paix et de la sécurité dans la région ». Il a ajouté dans ce cadre que « sa visite constitue une chance historique pour une coopération et un dialogue entre Téhéran et Beyrouth en vue de faire face aux défis, notamment l’entité et l’extrémisme sionistes ».
Le vide présidentiel
Le ministre iranien s’est ensuite rendu au Grand Sérail où il s’est entretenu avec le Premier ministre Tammam Salam. À l’issue d’une réunion de 35 minutes, M. Salam a exprimé l’espoir que « le succès de l’accord sur le nucléaire iranien se répercute de manière positive sur la région et sur les relations irano-arabes », et a fait part de l’aspiration de l’État libanais à « renforcer ses relations avec l’Iran », relations qui, a-t-il souhaité, « contribueront à consolider notre régime démocratique ». Le Premier ministre a ensuite évoqué le vide présidentiel et ses retombées négatives, faisant part de son désir de voir l’Iran « aider le Liban à s’orienter du bon côté », et affirmant enfin que dans ce pays, « il n’y a de solution qu’à travers l’entente ».
De son côté, Mohammad Javad Zarif a salué « le rôle joué par le Premier ministre pour assurer la sécurité en luttant contre l’extrémisme et le terrorisme, et en suscitant un esprit de coopération entre les différentes parties libanaises ». Il a ajouté « que le moment n’est pas à la concurrence, si ce n’est à la concurrence dans la reconstruction du Liban », concluant que « l’Iran reste aux côtés du peuple libanais et soutient toutes ses revendications ».
Le bureau de presse du Hezbollah a, par ailleurs, publié hier un communiqué dans lequel il a indiqué que « la visite du ministre iranien des Affaires étrangères au mausolée du martyr Imad Moghniyé, prévue pour mardi après-midi, a été remise à une date ultérieure en raison du retard de l’avion (à bord duquel se trouvait Mohammad Javad Zarif) et du grand nombre d’entretiens prévus ».