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Salam sera reçu par Hollande et Ban en marge du sommet de l’Onu sur les réfugiés et les migrants

 

C’est aujourd’hui, lundi, que s’ouvrent au Palais de Verre, à New York, les travaux du Sommet des Nations unies sur les réfugiés et les migrants. Organisé par le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, ce sommet intervient à un « moment crucial » pour la planète avant le début du débat général de l’Assemblée générale, qui réunit une centaine de dirigeants et de chefs de gouvernement.
Le Liban est représenté à ces assises par le Premier ministre Salam qui est accompagné du chef de la diplomatie Gebran Bassil, en plus du représentant permanent du Liban à New York, l’ambassadeur Nawwaf Salam. L’imposant dossier de la présence des déplacés syriens au Liban (plus d’un million) sera, à l’évidence, posé cartes sur table par le Premier ministre et la délégation libanaise au cours de ce sommet, Beyrouth insistant pour que la communauté internationale assume pleinement ses responsabilités et vienne en aide au pays du Cèdre, d’une manière substantielle, afin qu’il puisse supporter le fardeau social, économique et sécuritaire, parallèlement à l’impact sur les infrastructures de base, que constitue la présence d’un aussi grand nombre d’exilés syriens sur le territoire libanais.
Ce dossier ainsi que les tenants et les aboutissants de la crise politique et institutionnelle que traverse le Liban seront en outre au centre d’une série d’entretiens que M. Salam aura à New York, en marge des travaux du sommet. Le Premier ministre sera notamment reçu dans ce cadre, demain, mardi, par le président François Hollande, et mercredi par le secrétaire général de l’Onu.
À quelques jours de l’ouverture du sommet, M. Ban a déclaré, vendredi, en abordant le problème des réfugiés d’une manière globale : « Les réfugiés aujourd’hui demandent ce à quoi tout le monde a droit. Une maison. Une école. Une chance. Le sommet est le fondement sur lequel nous développerons une réponse globale plus forte. Nous mobilisons tous les partenaires. »

Une pétition du HCR
Lors d’une cérémonie au Palais de Verre, une pétition #Aveclesréfugiés du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), qui a recueilli plus de 1,3 million de signatures, a été remise vendredi au secrétaire général de l’Onu et au président de l’Assemblée générale des Nations unies, Peter Thomson. La pétition invite les représentants des 193 gouvernements participant au sommet à s’assurer que tous les enfants réfugiés puissent aller à l’école, que tous les réfugiés aient un endroit sûr pour vivre et puissent travailler et contribuer à leur communauté locale.
Lors de la cérémonie de remise de la pétition, la poète Emi Mahmoud a interprété son hommage au petit garçon syrien Alyan Kurdi, mort noyé en Méditerranée il y a un an. L’acteur américain Ben Stiller et le mannequin Alek Wek participaient également à cette cérémonie.
Lorsque la pétition a été lancée en juin, le haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, avait évoqué la raison pour laquelle le HCR avait lancé cet appel auprès du grand public afin de soutenir les réfugiés.
« Nous vivons une période d’aggravation du conflit et des troubles à travers le monde, ce qui génère bien plus de personnes déracinées qu’auparavant, avait souligné M. Grandi. Cela nous concerne tous. Et, ce qu’il faut, c’est de la compréhension, de la compassion et une volonté politique de se réunir et de trouver de vraies réponses au sort des réfugiés. C’est devenu un défi majeur pour notre époque. »
Et d’ajouter : « En 2015, des millions de personnes ont été nouvellement déplacées, s’ajoutant aux fortes populations déjà réfugiées et déplacées au plan interne. En majorité, ce sont les pays du monde en développement qui ont été les plus touchés, mais l’Europe a également été le théâtre de scènes dramatiques, quand des centaines de milliers de personnes ont traversé la Méditerranée en quête de sécurité et de refuge. Des milliers d’entre elles ont trouvé la mort en chemin. »
Le chef du HCR a rappelé qu’au pic de la crise des réfugiés en Europe, des personnes ordinaires se sont engagées en nombre pour aider. « Il y a eu un élan extraordinaire d’empathie et de solidarité. Des gens ordinaires et des communautés ont ouvert leurs maisons et leurs cœurs aux réfugiés, et certains pays ont accueilli les nouveaux arrivants, alors qu’ils hébergeaient déjà un grand nombre de réfugiés », a-t-il souligné.

Solidarité mondiale
Dans l’optique de l’Onu, il s’agit donc d’appeler à la solidarité du monde entier et de ne pas attiser les peurs. Le sommet de New York est ainsi destiné à susciter un soutien en faveur des réfugiés et des migrants. « De toutes les questions qui préoccupent à l’heure actuelle la communauté internationale, celle des réfugiés et des migrants est sans doute la plus propice aux manipulations des démagogues de tous bords », souligne dans ce cadre M. Ban dans une tribune publiée dans certains organes de presse (voir page 9). « Malgré la véhémence de ceux, nombreux, qui dominent le débat, des gouvernements des quatre coins du monde apportent une réponse mesurée, qui, à condition que les promesses soient tenues, peut aboutir à des résultats tangibles », ajoute-t-il dans cette tribune.
On dénombre à l’heure actuelle quelque 244 millions de migrants dans le monde. Plus de 65 millions de personnes sont déplacées de force, dont la moitié sont des enfants, et 86 % d’entre elles ont trouvé refuge dans des pays en développement. Selon le secrétaire général, les solutions de réinstallation offertes dans le monde aux déplacés sont trop limitées. En 2015, on a dénombré près d’un million de personnes en attente de réinstallation dans plusieurs pays.
Le Sommet sur les réfugiés et les migrants se déroulera au siège de l’Organisation à New York, à la veille de l’ouverture du débat général annuel de l’Assemblée générale des Nations unies.
En marge de ce débat général, qui doit durer jusqu’au 26 septembre, plusieurs réunions de haut niveau sont prévues, dont une réunion du Conseil de sécurité sur la situation en Syrie, une conférence des donateurs pour le Fonds du secrétaire général pour la consolidation de la paix, et une cérémonie marquant le 30e anniversaire de la Déclaration sur le droit au développement.