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Le Liban au centre des discussions sur la crise des réfugiés

 

La crise des réfugiés et des migrants est au cœur des discussions des dirigeants mondiaux qui se trouvent au Palais de Verre pour prendre part à l’ouverture de la 71e session de l’Assemblée générale de l’Onu qui démarre ses travaux ce matin sous haute tension sécuritaire. Après avoir fait « une avancée » en adoptant hier la déclaration de New York, lors du Sommet des Nations unies sur les réfugiés et les migrants, ces leaders participeront, cet après-midi, au Sommet des dirigeants sur les réfugiés, coorganisé par le président Obama, le secrétaire général, l’Allemagne, la Suède, le Mexique et la Jordanie.

Avec la déclaration de New York, les dirigeants s’engagent à protéger les droits des réfugiés et des migrants, à sauver des vies et partager la responsabilité du soutien et de l’accueil de ces réfugiés et migrants. « Ce sommet représente une avancée dans nos efforts collectifs pour faire face aux défis liés à la mobilité humaine », a déclaré hier le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon.

Dernière fois pour Obama et Ban
« Cette session est notable car ce sera la dernière fois que le président Obama et le secrétaire général de l’Onu (dont le mandat vient à expiration le 31 décembre) prendront part à un débat général de l’Assemblée générale », a indiqué Sheba Crocker, secrétaire d’État adjointe au département des Affaires internationales de l’organisation onusienne, lors d’une conférence de presse tenue hier avec Mark Toner, porte parole adjoint du département d’État, à la mission des États-Unis auprès de l’Onu. Mme Crocker a dévoilé les « trois grandes priorités » des États-Unis cette année, à savoir « la réponse humanitaire, la paix et la sécurité, et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent ». Les États-Unis « profiteront aussi de nombreuses occasions de conclure des accords à travers des évènements multilatéraux pour aller de l’avant sur d’autres questions, y compris le changement climatique et les réformes de l’Onu », affirme-t-elle. Après l’évènement de haut niveau sur l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris organisé par le secrétaire général, le 21 septembre, John Kerry participera ensuite à la réunion ministérielle du Conseil de sécurité sur la Syrie, et aussi à la réunion ministérielle sur la Libye prévue le 22 septembre. Au cours de cette semaine chargée d’opportunités, le secrétaire d’État américain rencontrera de nombreux homologues dont notamment Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères.

Quid du Liban ?
Le lourd fardeau que représente la présence des réfugiés sur le sol libanais sera-t-il discuté lors du sommet de demain ? Quel financement prévoit-on pour l’éducation, l’infrastructure et la relève de l’économie du Liban ? Les États-Unis seront-il prêts à l’aider à relever ces défis avec une assistance technique ?
« Je vais essayer de répondre à cette question dans une perspective globale, souligne Sheba Crocker. Le but de l’événement d’hier a une portée plus large que l’événement d’aujourd’hui. Celui d’hier se concentre sur les réfugiés et les migrants. Je pense que c’est une occasion, en grande partie pour les Nations unies, de faire quelques réengagements sur le plan politique à certains principes fondamentaux très importants en termes de soutien et de protection des réfugiés à travers le monde. Cet événement a également mis en place un processus pour tenter de parvenir à un pacte mondial autour des migrants », rappelle la secrétaire adjointe.

Trois objectifs
« L’objectif du sommet coorganisé par le président est plus spécifique. Il se concentre sur les réfugiés et aussi sur trois choses très spécifiques pour les réfugiés, qui répondent toutes d’une manière précise à la question que vous venez de poser, dit-elle. Parce que, dans une partie, vous parliez d’assistance et de soutien pour les pays comme le Liban qui héberge maintenant un grand nombre de réfugiés. Dans le cas du Liban, il est évident que ces réfugiés viennent de Syrie. Mais en fait, il est toujours aussi important de se rappeler que c’est une crise mondiale, et il y a des pays d’Asie du Sud, d’Asie et en Afrique qui ont également accueilli un grand nombre de réfugiés pendant de nombreuses années », précise-t-elle.
« Donc le premier objectif du sommet est d’essayer de faire en sorte d’obtenir cette année au moins 3 milliards de dollars de plus que ce qui avait été fixé l’an dernier en termes de financement humanitaire répondant aux appels des Nations Unies et agences humanitaire pour tenter d’aider à résoudre la crise des réfugiés et les crises humanitaires auxquelles nous faisons face au sens large, commente-t-elle. Le deuxième objectif est d’essayer de doubler le nombre de places disponibles en termes de réinstallation d’un pays tiers, soit à travers la possibilité d’une réinstallation formelle ou par voies alternatives pour l’admission, explique Mme Crocker. Et le troisième objectif de ce sommet est de se concentrer vraiment sur des pays comme le Liban qui hébergent d’importantes populations de réfugiés dans le but d’essayer d’encourager les plus grandes opportunités pour l’inclusion et l’autonomie des réfugiés. Et là, je mets un accent particulier sur l’éducation et le travail », note-t-elle.