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Les nominations sécuritaires, passage obligé pour un feu vert au plan Chéhayeb ?

 

La pertinence des réserves apportées au plan Chéhayeb par des experts environnementaux – réunis hier en soirée avec le ministre de l’Agriculture – pourrait avoir une influence sur les modalités d’application de cette solution. Celle-ci reste tributaire, surtout, d’un consensus politique.

La réunion, hier, de la commission parlementaire de l’Environnement, présidée par le député Marwan Hamadé, s’inscrit dans ce cadre.
« La réunion a exprimé un large consensus politique vers la mise en œuvre du plan Chéhayeb », affirme M. Hamadé à L’Orient-Le Jour, annonçant un prochain déblocage du dossier « au plus tard jeudi, sinon dans la nuit de mercredi à jeudi ». Le député Ahmad Fatfat affirme à L’OLJ que la date de mercredi (date de la seconde séance de dialogue national, précédée aujourd’hui d’une nouvelle réunion Hezbollah-Futur) pourrait être déterminante.

Si la solution nécessite donc « une couverture politique », l’approbation du plan Chéhayeb par le Conseil des ministres, où toutes les parties étaient représentées, n’a pas paru suffire à la garantir. Qu’est-ce qui entrave donc la mise en œuvre de ce plan ?

Le courant du Futur, dont relèvent les régions directement concernées par la solution (le Akkar et la Békaa-Nord), est entièrement en faveur de sa mise en œuvre, à l’instar du 14 Mars et des centristes. Pour ces milieux, les contestations locales sont « provoquées par le Courant patriotique libre (CPL) et le Hezbollah, respectivement au Akkar et à Majdel Anjar ». « Le CPL bloque délibérément le dossier pour obtenir l’amendement de la loi de la défense visant à élargir le nombre de généraux (responsables de brigade) de manière à en faire profiter le général Chamel Roukoz et reporter son départ à la retraite », soulignent les milieux précités.

« Inadmissible pour l’armée », cette option a été rejetée clairement hier par le ministre de la Défense, Samir Mokbel. Ce rejet est interprété par certains observateurs du 14 Mars comme barrant la route à un forcing aouniste. Mais les milieux du Futur n’en sont pas certains. « Le CPL continue de demander, en contrepartie de la solution au dossier des déchets, la nomination du général Roukoz », affirme le député Ahmad Fatfat à L’OLJ. Une réunion a eu lieu hier en soirée entre le chef du bloc du Futur, le député Fouad Siniora, et le ministre Boutros Harb pour examiner, en contrepartie, les moyens d’un « forcing » pour une sortie de crise.
Interrogés par L’OLJ, des milieux du CPL, eux, renvoient au camp opposé l’initiative de la proposition d’amendement de la loi sur la défense et accusent le Futur de vouloir « ternir l’image du CPL en lui faisant dire ce qu’il ne dit pas ».
Le CPL maintient toutefois le flou quant à son appui à la solution Chéhayeb : « Nous souhaitons résoudre le dossier et avions exprimé des réserves vis-à-vis de la solution Chéhayeb. Mais ce qui compte, c’est que celle-ci est contestée par le peuple, non par nous », affirme le député Ibrahim Kanaan à L’OLJ.
Ce ton fuyant tranche avec la clarté du Hezbollah, dont le secrétaire général adjoint, Naïm Kassem, a déclaré hier que « la solution au problème de l’exécutif passe par les nominations sécuritaires ». Aucune mention n’est faite du dossier des déchets. C’est que l’équation – alambiquée–, telle que résumée par le député Walid Joumblatt à L’OLJ, est la suivante: « Les déchets sont un dossier indépendant du reste. Toutefois, les nominations sécuritaires, si elles se font sans aucune objection politique – et cela est souhaitable–, aboutiront à un déblocage au niveau du Conseil des ministres et, partant, un déblocage du dossier des déchets ».