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La semaine s’ouvre sur la perspective de deux échéances stériles

 

Les Libanais ne se font plus beaucoup d’illusions quant aux possibilités d’un prochain déblocage de la crise institutionnelle et politique dans laquelle se débat le pays depuis plusieurs années, même si divers milieux locaux – à l’instar notamment de l’ancien président Michel Sleiman – restent malgré tout confiants quant aux perspectives d’une ère de stabilité durable dont pourrait bénéficier le Liban à plus ou moins moyenne échéance.

Dans l’immédiat, la semaine s’ouvre sur deux échéances devenues « traditionnelles » qui, sauf miracle de dernière minute, promettent d’être aussi stériles que les précédentes. Une nouvelle séance du dialogue national est ainsi prévue aujourd’hui à Aïn el-Tiné, mais rien n’indique (du moins en apparence) qu’elle débouchera sur un quelconque résultat palpable. À en croire diverses sources d’informations, elle devrait être marquée principalement par la position du Courant patriotique libre qui pourrait profiter de l’occasion pour poser sur la table son leitmotiv actuel : l’attachement ferme aux fondements du pacte, à savoir le principe de la parité islamo-chrétienne et de la participation effective (et non en paroles) des deux composantes chrétienne et musulmane à la gestion de la chose publique.

Indice significatif : cette position de principe s’est reflétée en filigrane dans le discours musclé prononcé samedi par le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, lors de la messe célébrée à Meerab en mémoire des martyrs de la résistance libanaise. M. Geagea a défendu l’idée de l’élection d’un président qualifié de « fort », soulignant que ceux qui craignent une telle option devraient être rassurés par les garde-fous prévus dans la Constitution. Le leader des FL a par ailleurs souligné implicitement que l’ère de l’affaiblissement ou de la marginalisation de la composition chrétienne au niveau du pouvoir – conséquence de la tutelle syrienne – devrait être définitivement dépassée.

Seconde échéance constitutionnelle prévue cette semaine : la 44e réunion parlementaire, mercredi, en vue de l’élection d’un président. Une séance qui sera à n’en point douter tout aussi stérile que les 43 précédentes. La partie principalement responsable de ce blocage présidentiel, en l’occurrence le Hezbollah, continue d’afficher dans ce cadre sa mauvaise foi légendaire en affirmant, sans scrupules, que c’est le courant du Futur et l’Arabie saoudite qui entravent l’élection du chef de l’État. Le parti pro-iranien n’explique pas cependant sur ce plan pour quelles obscures raisons il s’abstient de déployer le moindre effort pour faire élire son candidat déclaré, Michel Aoun. Mais après tout, le Liban n’en est pas dans ce contexte à un paradoxe près.