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François Hollande : Nous avons le devoir d’aider le Liban à assurer sa sécurité

Le débat général de l’Assemblée générale de l’Onu s’est ouvert hier par un discours du secrétaire général, Ban Ki-moon, qui a lancé un appel musclé aux dirigeant mondiaux, leur demandant d’être au service de leurs peuples, de respecter les droits humains et de ne pas chercher à rester au pouvoir par tous les moyens. « Mon message à tous est : servez votre peuple, ne subvertissez pas la démocratie, ne pillez pas les ressources de votre pays, n’emprisonnez pas et ne torturez pas vos détracteurs », a-t-il dit.
Cette soixante-et-onzième session de l’Assemblée, qui s’ouvre « à un moment crucial » à cause de « l’état grave et inquiétant dans lequel le monde se trouve », doit établir les réponses internationales à de nombreux défis mondiaux d’aujourd’hui, y compris les conflits prolongés, la Syrie, l’extrême pauvreté et la faim, la crise des réfugiés et le changement climatique sous le thème « Les objectifs de développement durable : une poussée universelle pour transformer notre monde ».

Vers une solution avec l’Iran et l’Arabie saoudite ?
Le président français François Hollande a rebondi sur certains points développés par le secrétaire général, à l’occasion d’une conférence de presse qu’il a tenue après avoir prononcé le discours de la France à la tribune de l’Assemblée générale. Répondant ensuite aux questions de L’Orient-Le Jour au sujet du Liban, François Hollande a réaffirmé l’intérêt qu’il attache au dossier libanais. « J’ai visité le pays il y a quelques mois, et le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, y était aussi il y a quelques semaines. » « J’ai tenu à rencontrer le Premier ministre libanais (Tammam Salam) en marge de l’Assemblée générale. Pourquoi ? Non seulement au nom de l’amitié historique entre le Liban et la France, mais parce que le Liban est un pays fragile, vulnérable, dès lors qu’il accueille un million et demi de réfugiés (syriens, NDLR), qu’il porte ce fardeau, et qu’il est entouré d’une guerre, et parce que le Liban fait face avec un courage exceptionnel » à tout cela, a souligné le président français.
Et d’ajouter : « Nous avons plusieurs décisions à prendre. La première est d’appeler le Groupe des amis du Liban à récolter le plus de fonds possible pour venir en aide au pays, comme on le fait d’ailleurs pour la Jordanie, la Turquie, et tous les pays qui accueillent des réfugiés. Ensuite, nous avons le devoir d’assurer la sécurité du Liban par le Liban lui-même, pour la mise en œuvre d’un accord (sur la livraison d’armes françaises financées par l’Arabie saoudite, NDLR) qui, pour l’instant, est suspendu. J’aurai un rendez-vous avec le président (iranien, Hassan) Rohani pour évoquer les sujets de la région, mais aussi le dossier du Liban. Car l’Iran doit participer à la recherche d’une solution également pour la stabilité de ce pays. Je pense notamment à l’élection d’un président. » « J’ai eu également ce matin une rencontre avec le prince héritier d’Arabie saoudite, et c’est le même argument que j’ai utilisé. Vous savez très bien que le Liban doit avoir une stabilité et une sécurité d’abord », a-t-il martelé.
Sur la question plus large des réfugiés, nous « faisons en sorte de ne pas simplement participer à des réunions. C’est notre devoir », a assuré François Hollande. « Nous serons tout à l’heure avec le président (américain, Barack) Obama (pour discuter du problème des populations déplacées). La France prend sa part des réfugiés de manière organisée, c’est-à-dire avec le respect des répartitions que nous avions fixées », a-t-il noté. « Nous allons dans les camps de réfugiés au Liban, en Irak, mais aussi en Turquie, comme nous pouvons le faire en Jordanie, pour accueillir ces réfugiés. Tels sont les plus gros efforts que nous fournissons avec les Européens », a conclu le président français.