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Le rapport de Chehayeb sera remis cet après-midi à Salam

Depuis sa nomination à la tête d’une commission d’experts visant à trouver une solution à la crise des déchets qui secoue le pays, le ministre de l’Agriculture Akram Chehayeb a multiplié les réunions ces derniers jours : avec la société civile le mercredi, avec les municipalités hier… Il a confirmé qu’il présenterait aujourd’hui son rapport au Premier ministre Tammam Salam, afin de décider des mesures à prendre.

Selon les informations disponibles, le ministre prévoit de se rendre au Grand Sérail cet après-midi, et c’est à la lumière des suggestions de son rapport que la prochaine étape sera décidée, sachant que l’adoption des mesures qui auront été proposées pourrait nécessiter une réunion du Conseil des ministres. Une telle réunion se tiendra-t-elle dès ce week-end, comme l’affirment certaines sources ? Selon des milieux du Grand Sérail, le Premier ministre prendra sa décision après avoir planché sur le document : en d’autres termes, il appellera à un Conseil des ministres urgent, si besoin est. Il se peut toutefois que les mesures proposées soient applicables en vertu de décisions déjà prises en Conseil des ministres.

Le rapport du ministre Chehayeb devra comporter des solutions urgentes à la crise qui sévit depuis le 17 juillet, date à laquelle la principale décharge du pays, à Naamé, a fermé ses portes sous la pression populaire. Peu d’informations ont filtré sur le rapport. Elles font état de la nécessité de trouver des sites abritant des décharges pour les ordures empilées dans les rues : on parle du Akkar, ce qui n’est plus une surprise, mais aussi d’une autre décharge dans la Békaa. Il se peut que l’exportation soit de nouveau mise sur le tapis. Pour ce qui est de la vision à plus long terme, le ministre a lui-même évoqué un rôle plus important qui sera accordé aux municipalités dans le processus de traitement des déchets. Ces municipalités pourraient alors construire leurs propres installations, ou encore recourir aux services du secteur privé. Toutefois, le cadre de cette future action reste à préciser, avec le rapport qui sera présenté aujourd’hui.

C’est à l’occasion de sa réunion avec une délégation de la Fédération des municipalités de Jezzine que M. Chehayeb a donné une indication du travail déjà accompli. « Nous avons rencontré hier les associations écologiques et avons convenu d’un point commun : que le dossier passe de la centralisation du travail à la décentralisation des solutions », a-t-il dit.
« Nous aspirons à un rôle plus important accordé aux municipalités, a-t-il ajouté. Mais je refuse – et je le déclare en marge de l’action de la commission – que cette responsabilité leur soit allouée sans que les dettes qui ont été contractées en leur nom dans le dossier des déchets ne soient annulées. Sinon, ce serait leur donner d’une main ce qu’on leur prend de l’autre. »

Faisant écho au ministre, Khalil Harfouche, rapporteur de la Fédération des municipalités de Jezzine, a assuré que « les municipalités n’accepteront pas qu’on leur impose cette responsabilité sans leur payer leurs dus de la Caisse autonome des municipalités et des revenus du secteur de la téléphonie mobile, qui s’élèvent à quelque 200 milliards de livres ». « Nous devons être payés chaque année, à intervalles réguliers, dit-il. C’est alors que nous considérerons que ce dossier relève de notre responsabilité. »

M. Chehayeb a été interrogé par des journalistes sur place sur les solutions au problème urgent des déchets et il a précisé que « le document comportera des suggestions pour les 18 mois à venir et d’autres à plus long terme ». Il a proposé de patienter jusqu’à la publication du rapport et répondu par une boutade à une question sur les fonds pour monnayer le paiement des dus aux municipalités. « Je ne suis pas fort en calcul », a-t-il ironisé.