Billet
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À entendre nos barbons politiques s’autoféliciter du bon déroulement des élections municipales, on penserait qu’ils ont résolu d’un coup le problème du réchauffement climatique, la question de la famine dans le monde et le casse-tête de l’alignement des planètes du système solaire.
Curieux comme de bêtes échéances, qu’on qualifierait de naturelles dans les pays normaux, prennent chez nous une tournure guignolesque, mettant aux prises des protagonistes qu’on désigne pudiquement sous le label sexuel de « parties », lesquels se scindent en clans, se visitent dans des alcôves clandestines, échangent des chuchotis honteux, avant de se savonner mutuellement la planche avec des airs de comploteurs.
À l’autre bout du sèche-linge, un autre cirque : des agités immatures transpirent comme des gorets pour nous convaincre qu’ils fabriquent une loi électorale. L’art de pédaler à vide : d’abord élaborer 18 textes en forme d’usine à gaz, n’en retenir que cinq, pour ensuite s’employer à les démonter l’un après l’autre. Quel boulot ! Pourquoi se presser, si on peut encore y passer l’été, l’automne, voire l’hiver en palabres et causettes ? Faut bien tuer le temps en attendant d’être tué !
Proportionnelle ou majoritaire ? Loi mixte fifty-fifty ou mieux encore : fifty-fifty + un chouïa de néant mental pour tantôt contenter un moustachu, tantôt complaire à un barbu, ou encore rester dans les bonnes grâces d’un imberbe ! Sans oublier de découper en tranches fines les patelins jugés dangereux et mélanger les bleds juteux, pour au final assurer la pérennité du cheptel. Bref, on ne sait toujours pas si ce sont les Libanais qui se sont trompés de députés ou si ce sont ces derniers qui se sont trompés de Parlement.
Le tout pendant que le pays se meurt à petit feu et que les patrons communautaires se succèdent pour haranguer des ouailles au ventre creux, mais en transe.
Bof ! À défaut de manger du poulet, les excités se consoleront avec de la chair de poule…