Les batailles qui opposent depuis plusieurs jours le Hezbollah et l’armée syrienne aux forces islamistes dans le Qalamoun se sont poursuivies hier à un rythme soutenu. Les combats ont fait rage dans le jurd de Ras el-Maarat, les forces alliées prosyriennes ayant ciblé un siège relevant du Front al-Nosra qui a été pilonné à l’arme lourde, avant de prendre le contrôle du sommet stratégique du Barouh. Selon la chaîne al-Manar (relevant du Hezbollah), un responsable des opérations militaires du Front al-Nosra, Aboul Chouweikh, a été tué dans les affrontements de Ras el-Maarat, ainsi qu’un autre commandant militaire. Des informations ont par ailleurs fait état de l’encerclement par les éléments islamistes d’une importante unité relevant du Hezbollah dans la région de Jebbé. Après avoir pris le contrôle du sommet de Tallet Moussa, les combattants du Hezbollah, secondés par les forces syriennes, auraient réussi à avancer vers Marsad el-Zelzal, un autre point stratégique dans cette bataille.
Selon des informations rapportées par le quotidien as-Safir, la surface contrôlée par les forces islamistes est en train de rétrécir progressivement, dans le jurd du Mont-Liban et le jurd du Qalamoun syrien. Les combattants jihadistes se seraient retirés vers le jurd de Jebbé, de Ras el-Maarat et de Flita jusqu’au jurd de Ersal. Une situation qui risque d’inquiéter les habitants de Ersal en cas de tentatives d’infiltration des islamistes dans cette région ainsi que vers le jurd de Ras Baalbeck et du Qaa, soit une zone qui s’étend sur près de 400 km2, souligne le quotidien.
C’est ce qui expliquerait probablement les assurances données par le chef de l’armée le week-end dernier. Le général Jean Kahwagi a réaffirmé lors d’une réunion sécuritaire élargie que l’armée est sur le qui-vive et œuvrera à repousser toute tentative d’incursion. La troupe a d’ailleurs réussi à arrêter hier 29 Syriens qui cherchaient à accéder clandestinement au Liban à partir de la région frontalière de Souwayri.
Estimés à près de 3 000 à la veille des affrontements, les combattants islamistes seraient dotés d’armes légères, moyennes et lourdes assez sophistiquées, des armes que même l’armée syrienne ne détiendrait pas, rapporte encore le quotidien libanais.
Des sources proches du 8 Mars, citées par le quotidien al-Akhbar, ont précisé que la décision de l’armée libanaise de rester neutre et de ne pas prendre part aux combats constitue « une erreur stratégique », d’autant qu’une grande partie des combats se déroulent actuellement en territoire libanais. Pour ces sources, le risque de voir les combattants se regrouper sur cet espace est grand. « À ce moment-là, l’armée libanaise sera seule à leur faire face », soutient la source qui préconise que l’institution militaire aurait mieux fait de soutenir le Hezbollah et l’armée syrienne dans ces combats.
D’autres informations rapportées par les médias libanais notent que le Hezbollah se prépare à un round encore plus violent sur le terrain, qui devrait commencer aujourd’hui en principe. Le parti chiite aurait mobilisé ses combattants, qui, à ce jour, n’auraient pas dépassé les 2 500. Les rumeurs sur le manque en éléments armés dont souffre le parti chiite se sont amplifiées sur fond d’informations faisant état d’opérations d’enrôlement effectuées auprès des écoles et des universités.