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Quatre grenades trouvées dans un camp de réfugiés au Akkar, avant une manifestation anti-Assad

Quatre grenades trouvées dans un camp de réfugiés au Akkar, avant une manifestation anti-Assad

 

Quatre grenades ont été trouvées hier matin au Akkar, près d’un camp de réfugiés syriens, non loin d’une permanence du courant du Futur, dans le secteur de Khreibet al-Joundi. Notifiés de cette découverte par les habitants, les services de sécurité ont immédiatement dépêché sur place un expert militaire.
Les Syriens de ce camp, situé à l’entrée du village de Koucha, avaient appelé à une manifestation à onze heures, pour faire entendre leur refus de la présidentielle syrienne. La manifestation s’est déroulée comme prévu à Koucha, avec une participation massive de réfugiés appelant leurs concitoyens à boycotter la présidentielle. « Tous ceux qui participent à la farce de la présidentielle trahissent le sang des martyrs et l’esprit de la révolution qui persistera jusqu’à la chute du régime tyrannique », ont-ils indiqué.
Des informations avaient indiqué plus tôt que trois grenades avaient été lancées à l’entrée du camp de Koucha, sans faire de victimes.
Réagissant à cet incident sécuritaire, le député du bloc du Futur, Nidal Tohmé, a estimé que le camp de réfugiés était sans doute visé par ces grenades et non la permanence du Futur avoisinante. « Les camps de réfugiés syriens sont la cible régulière, au cours des derniers jours, de provocations et d’attaques, surtout avec la présidentielle syrienne », a-t-il affirmé.

« 1 250 camps improvisés »
Il faut noter que le nombre de camps de réfugiés improvisés s’élèverait désormais à 1 250. Ce chiffre a été avancé par le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, qui a précisé que l’État détient les dossiers détaillés sur chaque déplacé au Liban, y compris leurs empreintes oculaires. Le ministre est revenu en outre, dans un entretien sur la chaîne LBC, sur les détails de la mise en œuvre du plan du gouvernement visant à limiter, sur la base de critères stricts, les entrées et sorties des Syriens aux frontières, ainsi que leur présence au Liban. « Le statut de réfugié ne sera accordé que sur la base de critères sécuritaires, c’est-à-dire si la personne fuit une zone non sécurisée en Syrie. » Il a assuré une nouvelle fois qu’aucun bureau de vote ne sera établi au Liban le 3 juin, date de la présidentielle syrienne.
Le ministère de l’Intérieur avait demandé samedi « aux Syriens déplacés enregistrés auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) de ne pas se rendre en Syrie à compter du 1er juin 2014 », sous peine de perdre leur statut de réfugié au Liban. La décision, visant à éviter « les frictions » entre les réfugiés syriens et les citoyens libanais, faisait suite au vote anticipé de mercredi pour l’élection présidentielle syrienne.
Le statut de réfugié est accordé par le HCR, mais le Liban n’a pas signé la convention de 1951 relative à ce statut et considère les Syriens ayant fui les violences dans leur pays comme des « déplacés ».
Des sources informées citées par le quotidien al-Moustaqbal dans son édition de dimanche ont précisé la teneur de la décision du ministère de l’Intérieur : « Tout réfugié syrien qui rentre en Syrie ne sera pas interdit d’entrée au Liban, mais à son retour, il perdra le statut de réfugié et entrera au Liban en tant que ressortissant syrien, sans bénéficier des aides et des facilités accordées aux réfugiés. » Selon le rapport du Haut-Commissariat pour les réfugiés, « 1 092 000 réfugiés reçoivent actuellement l’aide du HCR ». La mise en œuvre de la décision du ministère devrait se faire sur la base « d’une comparaison continue des listes de Syriens présents au Liban, entre le HCR et le ministère ». « Cette décision n’est pas provisoire. Elle restera en vigueur tant que dure, sur le long terme, la procédure décidée par l’État pour régler le dossier », ont conclu les mêmes sources.
Pour l’ancien directeur de la Sûreté générale, Jamil Sayyed, « la décision du ministère de l’Intérieur est politique et contrevient aux lois et règles libanaises et internationales ».
En attendant, les développements en Syrie continuent de se répercuter directement au Liban. Le Front al-Nosra a libéré hier trois adolescents après les avoir torturés à la lisière de la région de Ersal, dans l’est du Liban. Selon l’Agence nationale d’information (ANI, officielle), les trois jeunes garçons de 16 ans, originaires de la localité, ont été torturés pour avoir volé une mobylette. Ils avaient été enlevés samedi vers 20h30. Leurs membres étaient atteints de fractures.
Par ailleurs, le chanteur libanais Fadel Chaker, converti au salafisme d’Ahmad al-Assir et aujourd’hui recherché comme lui par la justice libanaise, a démenti hier, via Twitter, les rumeurs sur son décès en Syrie, dans les combats à Deir ez-Zor. « Mes salutations… Merci à tous ceux qui se sont enquis de moi… Votre frère, Fadel Chaker », a-t-il tweeté. Selon le site d’information nowlebanon, Chaker se trouverait, avec son frère Abou al-Abed Chmandour, dans le camp de Aïn el-Héloué à Saïda.