IMLebanon

Saladin à vie

Subissant l’hystérie sanglante des spadassins hébreux, les Palestiniens de Gaza échangeraient bien leur douloureuse condition contre un brin d’espoir. Hélas, ils sont condamnés à attendre. Attendre quoi, SVP ? Tout simplement qu’Ismaïl Haniyeh puisse, à défaut d’une victoire militaire sur le terrain, se repaître d’un triomphe politique avant d’accepter le cessez-le-feu réclamé par la communauté internationale.

À lui seul, ce Mad Max barbu est un véritable poème. Arrivé au pouvoir par les urnes, il feint d’oublier qu’en fait les Palestiniens avaient voté avec leurs babouches pour se débarrasser du Fateh et de ses comiques troupiers corrompus jusqu’au trognon. Ismaïl, lui, pense que c’est un feu vert pour jouer les Saladin à vie.
Une fois installé aux commandes, que croyez-vous que fit ce décravaté ombrageux? Réduire les dépenses publiques, avec moins de Mercedes rutilantes et de gardes du corps hirsutes ? Soulager la misère d’une population embarquée dans une guerre de mille ans ? Bernique ! Ismaïl ne trouva rien de plus urgent que de se concocter une milice aux petits oignons, qui s’en ira balancer des roquettes sur les agités de la kippa en face.
Résultat des courses : plus un sou dans les caisses pour détruire Israël et la main tendue en direction des Arabes et des Iraniens. Une manne dont la population meurtrie ne verra pas même la couleur verte. Pardi ! Faut bien que Haniyeh et ses guerriers se refassent une santé. Islamiste, c’est un métier !
Ainsi sont faits les chefs arabes ! Ils pondent leur boulette, à charge pour les diplomates du monde de leur trouver une « issue honorable », ce truc magique qui permet de sauver la face et ménager les fesses. Parce qu’un chef arabe, ça a beau être fanatique et non qualifié, il n’en est pas moins gorgé d’orgueil et d’amour-propre. Que des femmes, des enfants, des vieillards crèvent la dalle à domicile et à deux missiles, c’est de la roupie de sansonnet à côtés de la gloriole qu’il peut espérer tirer en paradant torse bombé devant son fan-club. Patience les mesquins ! Ce n’est qu’à ce prix qu’il pourra chanter victoire les orteils en « V » au-dessus des ruines fumantes de son territoire exsangue.