Un problème chasse l’autre, et le suivant fait oublier le précédent. Avant qu’il ne soit dégagé à son tour par le subséquent, lequel laissera la place à l’ultérieur. Et ainsi de suite, jusqu’à se retrouver face à un tombereau de linge sale, impossible à démêler.

Le raid sur Kuneitra a changé la donne. Mais faut patienter, paraît-il, jusqu’à ce que le parti barbu se décide à venger Jihad Moghnieh. Déjà qu’on attend toujours la riposte à l’assassinat de son père… S’il pratique la même philosophie que le Tyranneau de Damas qui avait prétendu être seul maître du timing des représailles après la destruction de son chauffe-bain nucléaire dans le nord de la Syrie, on n’est pas sorti de l’auberge.
Entre-temps, le Hezbollah s’est refait une santé en surmultipliant ses missiles à longue portée, ce qui fait tousser Benjamin Netanyahu. Tiens, en voilà un à qui il faudrait une bonne dose de baryum pour le rendre comestible. Sacré Bibi ! Les Libanais ont de lui un souvenir attendri : pendant que jadis son pays nous abreuvait d’obus, lui fumait ses havanes et sa femme tabassait ses domestiques. Cela fait des années maintenant que nos barbus maison se goinfrent de missiles et de roquettes pour étoffer leur quincaillerie. Quand on sait que malgré ses drones renifleurs à double empalmage, ses satellites géostationnaires à bidouillage triphasé, ses caméras aux lentilles connectées wi-fi et tout le tintouin, il a été infoutu de réaliser que le Hezbollah faisait tranquillement son marché à Téhéran, il est cocasse aujourd’hui de voir que des dizaines de milliers de suppositoires métalliques géants lui restent en travers de la gorge. Dans le genre faux-cul, difficile de faire plus !
À partir de là, au mieux la riposte de l’Homo barbudens se fera en douceur et on passera à autre chose, au pire la béchamel tournera au pataquès sur fond de dragées explosives qui nous tomberont sur les abattis.
Pour l’heure, le pire dans le pire, c’est l’attente du pire.