BILLET
Une vacuité glutineuse se dégage du cirque local et donne des idées créatives à quelques patibulaires soucieux de donner du sens à leur néant mental. L’animation est cette fois en même temps dans la rue et au sein de la classe politique.
Truffe au vent, surchargés de sacs-poubelle, les néo-gueux s’en sont allés les donner à renifler aux bourgeois des beaux quartiers, en se livrant à des flambages intempestifs de reliefs alimentaires assaisonnés de PQ et de couche-culotte usagés. Faut bien faire palpiter les narines en ces temps de crise et donner l’impression que c’est la société civile qui régale. Et tant pis pour la couche d’ozone, on la rebouchera plus tard avec les volutes de narguilé… Dire qu’on nous bassine les tympans avec la détermination de l’État à combattre le grand terrorisme, quand il est infoutu de neutraliser la petite terreur domestique !
Côté politique, ça pue tout aussi pareil. Juchés chacun sur son tas de fumier, les croûtons en chef du 14 et 8 Mars poursuivent leur combat de coqs sur fond de pays raté. En gros, les premiers nous font miroiter le paradis à très long terme, les seconds nous promettent l’enfer pour tout de suite. C’est au choix : soit on élit un président, on rembourse la dette à coups de taxes et il nous pleuvra du caviar dans 150 ans ! Soit on se livre pieds et poings liés au Barbu flingueur qui veut tout casser pour libérer la Syrie, l’Irak, la Palestine… puis le Timor-Oriental, le Tibet et la Tchétchénie. Vaste programme !
Cette crise, qui n’en finit pas de se dérouler, n’aura jusqu’à présent pondu que de mauvais présages, dont on rappelle la définition : plein de signes indiquant que quelque chose va se passer tant que rien ne se passe.
En attendant faut équiper Tonton Tammam d’antidérapants en caoutchouc. Si par malheur il devait glisser dans sa baignoire, c’est le Liban tout entier qui risque de s’étaler.